Khalif Général des Tijanes
Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine a été le Khalife général des Tidianes de mars à septembre 2017. Il a succédé à son frère Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Makhtoum avant d`être rappelé à Dieu 6 mois plus tard (le 22 septembre 2017)
Fils du 1er Khalife de Maodo, Serigne Babacar Sy (ra) et de Sokhna Astou Kane (ra), Serigne Abdoul Aziz Sy Amine est né en 1928 à Tivaouane et il a fait ses premières classes en même temps que ses frères, Sergine Mansour (ra) et Sergine Cheikh actuel khalife des Tidiane, auprès de Sergine Alioune Gueye (ra).
Il est le 6iéme Khalife général des Tidianes, après son Illustre Père Khalifa Ababacar Sy qui le fut du 27 Juin 1922 au 25 Mars 1957, Seydi Mouhamadou Mansour Sy qui ne fut Khalife que quatre jours du 25 Mars au 29 Mars 1957, Seydi Abdoul Aziz Sy Dabbakh qui le fut du 25 Mars 1957 au 14 Septembre 1997, Serigne Mouhamadou Mansour, du 14 Septembre 1997 au 09 Décembre 2012 et Seydi Cheikh Ahmed tidianes y Al Makhtom du 09 Décembre 2012 à ce 15 Mars 2017. Mais au-delà de l’héritage mystique et de sa dimension d’illuminé, Serigne Abdou Aziz Al Amine est une synthèse vivante de Mame Khalifa et de son homonyme Mame Dabakh.
Charles M. Schwab homme d’affaire américain disait que « la personnalité est à l’homme ce que le parfum est à la fleur » Etre un fils de Serigne Ababacar Sy suffit juste alors pour avoir une idée sur le caractère de Al Amine.
Physiquement, il dégage le respect et la considération. Il a construit sa personnalité autour de la droiture et de la sincérité. En sus de tout cela, Al Amine fut un homme de crédit qui inspire la confiance.
L’héritier des khalifes s’est paré de toutes les bonnes vertus et valeurs transcendantales de ses parents et grands parents pour marquer son empreinte au sein de son entourage.
Formateur chevronné qui a beaucoup appris la science auprès des anciens et fidèles amis de son père : on peut citer le sage : Dabakh son homonyme, Babacar Diop Diakhère, un de ses moniteurs ou Serigne Seybatou Fall tous sortis de l’école de Maodo.
Cette transmission de valeurs léguée par les anciens a permis à Al Amine de mettre en place une véritable école d’éducation, d’orientation et de savoir où se sont forgés des milliers de personnes (personnalités médiatiques, chanteurs émérites…) à l’instar de Ahmed Bachir Kounta et Al Hadji Doudou Keinde Mbaye.
Al Amine est un empire de vertus et une entreprise de valeurs qui a formaté les âmes et orienté la jeunesse soumise à son obédience.
Sa science puisée des daaras et sa pédagogie sont inculquées aux disciples de son entourage. C’est la somme des valeurs cardinales qui incarnait le symbole vivant d’un lourd héritage de Maodo qu’il avait réussi à porter et préserver.
Sa force de caractère tantôt signalée n’est nullement ignorée. Le monde religieux et politique a témoigné sur lui ; Témoignages relatifs à sa forte personnalité, son éthique, ses valeurs et son intégrité.
Garant des institutions religieuses et confrériques, le slogan ou devise « Touche pas à ma tarikha institué par son père Serigne babacar Sy comme règle d’alerte est jalousement sauvegardé par Al Amine.
Celui qui a offert sa vie à la jeunesse a enseigné dans ses cours magistraux et à travers ses sorties publiques ou conférences, les principes du droit de défense des intérêts et devoir religieux tidjane dans toute sa rigueur.
Son calme olympien, sa pondération et son discours très captivant, à l’image de son frère aîné Serigne Cheikh Ahmed Tidjane Sy Al Makhtoum déterminent le fils de Serigne Ababacar Sy. Sa pédagogie de daara caractérise toute sa personnalité.
Une qualité qui fait de lui un pédagogue hors-pair face à ses élèves. Ce pouvoir de communication propre à Al Amine était perceptible. Et cela donnait une orientation mais surtout, permettait souvent de recadrer certains fidèles dont les comportements n’étaient pas conformes aux orientations de la hadara .
Homme de culture universelle, Al Amine reste un guide ouvert à la science et à la technologie.
Sa bibliothèque d’une grande richesse thématique regroupait plusieurs ouvrages et auteurs classiques y compris les classiques comme : « le Jawahir Al Ma’ani de Cheikh Ahmed Tidjane Chériff, le Rimah de Al Hadji Omar Foutiyou Tall et le Diwan de son grand père Cheikh Al Hadji Malick Sy… Des livres de référence qui montrent son dévouement à l’islam et son attachement à la confrérie de Cheikh.
Des journaux arabes et d’autres provenant de l’occident figuraient en bonne place dans ses archives également.
Al Amine travaillait pour la pérennisation de ces œuvres au profit de la jeunesse malékite. Il a légué à la postérité en quête de connaissance ésotérique et exotérique les innombrables ouvrages de son grand-père et père. Cette curiosité intellectuelle qui caractérise l’homme très inspiré ainsi que ses multiples réalisations alliées à la qualité de son enseignement doivent profiter de la jeunesse actuelle.
A l’ère de la modernité et des innovations, Al Amine est resté un homme conservateur, mais aussi un acteur culturel et économique en phase avec les progrès du temps. Il fut un militant d’une civilisation composite entre diverses cultures à l’image de son frère Al Maktoum.
Sa soif de découverte soutenue par son expérience de daara et son intelligence ont fait de Al Amine un homme cultivé qui prône une certaine idéologie d’émancipation pour le développement de l’islam.
La morale sunnite comme discipline de base relative au respect figure en bonne place dans le discours quotidien de Al Amine. L’exemple de conduite parfait d’un fils de paysan sobre et vertueux comme lui est calqué sur les principes sunnites et recommandations du prophète Mouhammad psl.
Dans l’école de Maodo par exemple, il est formellement interdit entre disciples de se tutoyer. Cela remet totalement en cause la notion de respect mutuel enseignée par le messager d’Allah Psl.
Les défis religieux relatifs au comportement humain au sein de la hadara sont multiples
Al Amine lui-même revient à la charge et rappelle aux fidèles les enseignements de son grand-père Cheikh Al Hadji Malick Sy selon lesquels « ce qui pourrait rendre digne d’estime le fidèle disciple devant Cheikh et le prophète, c’est son humilité, (nga wacc ba ci suuf) disait-il, le respect à l’égard de son prochain et surtout son statut d’un digne talibé…
Dans l’école de Maodo, le qabdu est rejeté par les sages. Al Amine a toujours renvoyé les fidèles à l’enseignement de Maodo et de son père Serigne Ababacar Sy qui, tous les deux puisent dans l’école de imam Malick.
Ne pas rester fidèle à cette mouvance doctrinale selon Al Amine « c’est faire preuve de manquement et de non respect à leurs égards ».
Du point de vue Science et enseignement, savoir et connaissance, « il n’y a pas de livre écrit dans les bibliothèques du monde que Maodo n’a pas consulté », rapporte Al Amine selon son père Serigne Ababacar Sy.
Pour lui, Respecter les principes de droits et devoirs islamiques, sunnites et confrériques est un impératif absolu. Les disciples doivent puiser dans l’école de Maodo pour mettre en valeur le culte de la déférence ou « horma » qui caractérise l’enseignement du Cheikh.
Al Amine a inculqué aux disciples et à la jeunesse tidjane une méthode de travail et d’organisation au sein des différents mouvements religieux. Le coskas est un exemple parmi tant d’autres…
Al Amine est la sève nourricière de ce mouvement ou comité de veille que Al Maktoum avait initié dans le passé. Il présidait le plus souvent aux rencontres à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur avec d’autres cellules et mettait beaucoup l’accent sur la discipline, le savoir faire relatif à la compétence technique de l’individu et le savoir être (aspect du comportement). Des valeurs propres qui définissent l’existence humaine. « Nité »
Al Amine reste plus que jamais une école de science. Les disciples et particulièrement la jeunesse tidjane qui ont énormément appris auprès de lui s’inspirent de son modèle de vertus et de valeurs et restent plus que jamais fidèles à son enseignement.